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Harrods pris d'assaut par les chasseurs de soldes londoniennes

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Dec 31, 2003

LONDRES, 29 déc (AFP) - Les jeunes "branchés" japonais font la queue docilement, les élégantes londoniennes guettent un brin inquiètes l'objet de leurs convoitises, avant de littéralement prendre d'assaut les stands de maroquinerie du grand magasin Harrods où les soldes ont débuté lundi matin.

Avec l'ouverture des soldes à Harrods, temple du luxe à Londres, la traditionnelle chasse aux bonnes affaires de la période d'après Noël bat son plein dans la capitale britannique.

Iguchi vient tout juste de mettre la main sur le précieux sac Gucci qu'il va offrir à sa fiancée: "J'ai fait une bonne affaire, puisqu'il y a un rabais de 50%", s'enthousiasme ce jeune touriste japonais.

"Quand en plus je dirai que j'ai acheté ce sac lors des soldes à Harrods, mon amie sera encore plus fière: Harrods est très connu chez nous au Japon", explique Iguchi qui a attendu plus de deux heures dans une file d'attente avant de pouvoir s'approcher du comptoir Gucci.

La marque italienne au célèbre monogramme sur fond brun semble avoir les faveurs des amateurs de bonnes affaires. Comme Hélène et Christian, un couple de Français venus passer les fêtes de fin d'année chez un cousin vivant à Londres.

"Je ne suis pas très attaché aux marques, mais quand je vois un sac Gucci à ce prix là, je n'hésite pas", s'enflamme Hélène, 30 ans, son imperméable encore tout trempée de la pluie qui s'abat à l'extérieur sans discontinuité sur Londres.

"C'est un peu sportif", grimace Christian, son époux encombré par un parapluie et plusieurs gros sacs en plastique verts au sigle Harrods.

"Il faut jouer un peu des coudes, accepter de se faire marcher sur les pieds, éviter les hordes surexcitées, mais cela vaut le coup. Tout est plutôt bien organisé", souligne Christian, un représentant de commerce d'Avignon.

Car Harrods a une longue expérience des soldes: le magasin créé en 1849, a organisé ses premières soldes en... 1870, "offrant d'énormes rabais sur des cargaisons de vins", rappelle Peter Willasey, directeur de la communication du grand magasin.

Pour canaliser l'enthousiasme des clients, les vigiles et portiers en uniforme vert et haut de forme font la circulation dans le département "sacs et accessoires", organisant des files d'attentes près des stands Dior et Louis Vuittosacs qui attirent le plus nos clients et clientes: c'est véritablement de la folie", souligne Peter Willasey.

Selon ce responsable d'Harrods, plus de 150.000 personnes devraient au premier jour des soldes passer les portes du grand magasin, propriété de l'homme d'affaires Mohamed Al-Fayed et générer un chiffre d'affaires de six millions de livres (8,64 millions d'euros). Il table sur "une légère progression par rapport à l'an dernier".

Comme chaque année, le grand magasin londonien a fait des "promos" défiant toute concurrence comme une machine à laver ou un four pour 100 livres sterling (142 euros) pour les plus matinaux de ses clients.

Des clients qui reviennent d'année en année et n'hésitent pas à braver la nuit, le froid et la pluie comme les Ugent, un couple de retraités américains qui viennent à Londres pour les soldes depuis dix-huit ans.

"Cette année, nous sommes arrivés à 6h00 du matin devant le magasin. Avant nous venions plutôt vers 4h30", reconnaît Vivian Ugent qui apprécie particulièrement les services de porcelaine anglaise.

"On achète toujours un chapeau pour mon mari, car il n'arrête pas de le perdre", sourit-elle.par Jérôme RASETTI

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